Quatrième de couverture Sans Famille fut le roman de l’enfance pour les enfants. Au long de 370 pages, il joue sur la corde sensible de la misère matérielle et morale, de l’injustice sociale, des bons sentiments bafoués -avec douceur, comme sur les cordes d’une harpe ou une canzonetta napolitaine. Il est aussi un « roman d’apprentissage », mettant un enfant de huit ans devant les tâches âpres de la vie, le travail harassant et ingrat, la rudesse des hommes et de la nature. Il est encore « un tour de France par un enfant », paraissant en 1878, un an après le roman de Mme Fouillée, nous découvrant les brandes auvergnates, les terres désolées des Cévennes, l’enchanteur canal du Midi, les collines humides de la Côte d’Or, visitant les villes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, pour échouer dans les boues du quartier parisien de Mouffetard. Les fatigues, la famine, le rejet partout dominent, mais aussi l’énergie et la fierté. Certes le malheur l’emporte et le petit Remi, au dernier chapitre, demeurera « sans famille ». Il faudra attendre les 370 pages du deuxième tome pour que les rayons se rejoignent, que les bonnes âmes, par un coup de baguette complaisant, associent leurs sourires, et qu’un troisième volume puisse s’intituler : En Famille ! Pour des enfants sans doute, mais aussi pour des lecteurs plus âgés qui voudraient retrouver les rêves de leur enfance.