Ref BS cassette : 1302
L’affaire du Massilia
Christian RIMBAUD
mardi 1er juillet 2008
par bibson
6 cassettes


 
 

Le vice-amiral Dumesnil, collaborateur de Pomaret, reçoit de Darlan une note de service non datée, mais écrite le 20 juin en fin de matinée : « Le Gouvernement, d’accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient sur le « Massilia » aujourd’hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le « Massilia » n’a pu remonter à Bordeaux comme prévu, et est resté au Verdon. C’est donc au Verdon que doivent se rendre les parlementaires par des voitures que le gouvernement devra leur procurer. J’ai avisé de cela ce matin M. Pomaret, puis le président Chautemps et j’ai téléphoné au président Herriot. La marine ne peut rien faire d’autre. » Signé Darlan. À leur arrivée, les passagers sont consignés dans un grand hôtel de Casablanca par le Résident général Noguès. Ceux qui étaient considérés mobilisés comme officiers, Pierre Mendès France, Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, furent arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca, rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand pour "désertion devant l’ennemi" et trois d’entre eux condamnés le 4 octobre 1940 à des peines de prison et à dix ans de privation de droits civils. D’autres, comme Édouard Daladier et Georges Mandel, furent accusés d’être responsables de la défaite et jugés avec d’autres officiers comme le général Maurice Gamelin au cours du Procès de Riom. Ces décisions ont été rapportées en 1946.